Canonisation locale à Kiev de l’higoumène Sophie (Grinieva, + 1941)

Canonisation locale à Kiev de l’higoumène Sophie (Grinieva, + 1941)

Au cours de la liturgie célébrée par le métropolite Vladimir au couvent de la Protection de la Mère de Dieu à Kiev le dimanche 21 octobre, l’higoumène Sophie (Grinieva, + 1941) a été canonisée localement. La date de la commémoration de la sainte est fixée au 24 mars / 4 avril (sa date de naissance) et le 28 avril/11 mai (jour de l’invention de ses reliques).

Mère Sophie est née à Moscou en 1873. Alors qu’elle était encore une fillette, l’un des startsy d’Optino lui prédit qu’elle deviendrait higoumène d’un monastère. Après ses études secondaires à Moscou, puis à Kiev, elle entra au conservatoire de cette ville, où elle se distingua par son talent.  Tombée très gravement malade, on lui proposa de partir se soigner en Suisse. Avant ce long voyage, son amie la mère Anne, higoumène du couvent de la Sainte-Trinité l’invita à se reposer chez elle. Mais la santé de la jeune fille s’aggrava, si bien que l’on pensait qu’elle allait mourir. L’aumônier du couvent lui apporta la sainte Communion, puis elle s’endormit. À la grande surprise des sœurs, alors qu’elle avait cessé de parler, elle retrouva l’usage de la parole le lendemain, puis recouvra la santé. Après ce miracle, elle décida, alors âgée de vingt-deux ans d’entrer au couvent de la Sainte-Trinité. Elle partit ensuite au couvent dédié à l’icône de la Mère de Dieu dite « Joie et consolation » dans la région de Kalouga. En 1912 ou 1913, elle fut nommée higoumène du couvent de la Protection de la Mère de Dieu à Kiev. Après la venue au pouvoir des bolcheviques, l’higoumène Sophie fut chassée par les membres du schisme de « l’Église vivante », en 1923 et partit avec quelques sœurs à Irpen, dans la banlieue de Kiev. L’higoumène fut ensuite arrêtée à trois reprises, en 1924, 1928 et 1931. Lors de l’interrogatoire qu’elle subit en 1932, que l’on a retrouvé les archives, elle déclara : « Je me suis efforcée d’éviter les conversations politiques parce que je considère que les ministres du culte ne doivent pas s’occuper de politique. Quant à l’orientation communiste, je la considère comme un mouvement antichrétien, opposé aux idées chrétiennes et, de mon point de vue, tous les serviteurs du culte et les croyants véritablement chrétiens doivent appliquer dans leur vie les idées du christianisme, opposées à celles du communisme… ». L’higoumène fut condamnée « pour avoir fondé un monastère illégal avec des moniales et des novices qu’elle utilise pour l’agitation systématique contre-révolutionnaire dans la population ». Libérée en 1932, alors que sa santé avait été sérieusement entamée durant sa détention, elle fut condamnée à l’exil dans ces années de famine. Après bien des épreuves, privée de tout revenu et malade, elle mourut en 1941.

Un court film vidéo de la cérémonie peut être visionné ici.

Sources: Orthodoxy.org.ru (dont photographie), Eglise orthodoxe ukrainienne, traduit du russe pourOrthodoxie.com