Des prières en Swahili à Saint-Pétersbourg
Le 16 décembre, dans le cadre des expositions orthodoxes à Saint-Pétersbourg, un office d’intercession a été célébré par le prêtre orthodoxe kenyan Philippe Gatari, pour commencer un programme consacré à l’orthodoxie en Afrique de l’Est, comportant entre autres une conférence de presse. Le père Philippe Gatari est recteur de la paroisse Saint-Antoine, au village d’Ishamara dans la région de Nieri, au Kenya central. « C’est », selon ses propres paroles, « une petite paroisse, comptant trois cents paroissiens, dont une centaine de paroissiens actifs ». Il est également le directeur de l’école du village qui est située non loin de l’église. La région concernée compte 14 prêtres orthodoxes, presque chaque village disposant d’une église. Il y a plus d’une centaine d’églises orthodoxes au Kenya, le nombre total de chrétiens orthodoxes dans ce pays s’élevant à plusieurs centaines de milliers. Selon les spécialistes, l’orthodoxie est la religion se développant de la façon la plus dynamique au Kenya, où l’on parle d’une « nouvelle christianisation en Afrique ». Il n’est pas rare que, dans les villages, cinquante à soixante-dix baptêmes soient célébrés simultanément.
Dans une interview au site pravoslavie.ru, le père Phillippe explique le succès de la mission orthodoxe dans son pays : « L’orthodoxie est apparue ici sur l’initiative des natifs du pays. Ils s’efforçaient de trouver la véritable Église. Dès 1932, les orthodoxes kenyans s’adressèrent au patriarche Mélétios pour être reçus dans l’Église du Patriarcat d’Alexandrie. Il répondit positivement, mais il décéda peu après. Les Kenyans écrivirent alors à son successeur, le patriarche Christophore. En 1942, le métropolite Nicolas d’Aksoum vint chez nous, examina la situation et, en 1946, nous fûmes reçus dans la communion du Patriarcat d’Alexandrie. Par la suite commença le mouvement de libération contre le régime colonial. C’était en 1952. Les paroisses orthodoxes se joignirent aux rebelles, tandis que les pasteurs protestants et les prêtres catholiques qualifiaient le soulèvement « d’émeutes de païens et de sauvages ». Les prêtres orthodoxes furent alors emprisonnés. Par exemple, le père Georges Kaduna, le premier évêque « noir » du Kenya, passa environ dix en prison avec le futur président du pays et chef de la tribu Kikuyu, Jomo Kenyatta. Le président défunt offrit un terrain, sur lequel fut bâti un séminaire orthodoxe, qui ouvrit ses portes en 1982. L’actuel archevêque d’Albanie, Mgr Anastase, l’inaugura ». Lors de la conférence de presse susmentionnée, le père Philippe raconta comment l’office se déroule dans son église, et quelle place est donnée à la culture locale. A Moscou, le père Philippe a été accueilli au monastère de la Sainte Rencontre (Sretensky monastyr’), où il a concélébré avec le clergé dudit monastère et des hiéromoines athonites qui y étaient de passage.
Source : Pravoslavie.ru via http://www.orthodoxie.com